Pairon de bécasse : deux pour le prix d'un !
Ce jour-là, lorsque l'on arrive à 950m au point le plus haut sur ma zone de chasse, le temps est bouché. Quelques grives passent sur les sapins mais aucune palombe ne se montre à l'horizon. On attaque notre sortie par une belle sapinière, qui en principe reçoit bien les "migratrices de passage". Rien, aucun signe de présence. Les setters chassent bien, avec envie et méthode, mais les mordorées semblent avoir quitté le secteur. Alors que nous attaquons une seconde zone de sapins, mes compagnons ralentissent leur quête, cherchent au sol quelques instants puis coulent. Tout à coup, Indiana, mon bluebelton, se bloque à une centaine de mètres. Il est rejoint rapidement par Jet, le tricolore, qui patronne par la droite. Je me place alors légèrement sur la gauche par rapport aux chiens : les branches des conifères sont assez basses et il n'y a pas beaucoup de visibilité. “Fla fla fla”, la belle prend son envol et je la vois monter vers les premières branches. D'un coup d'aile la belle crochète, mais mon coup de 28 la fait basculer. Elle tombe au sol. Indiana va au rapport et ramène la belle rousse. Un oiseau de 338 grammes, que je m'empresse bien évidemment de rentrer sur l'application "ChassAdapt". La journée commence pour le mieux n'est-ce pas ?
Nous poursuivons notre progression. Les chiens continuent leur prospection. Clairement, ils travaillent une seconde bécasse. Trois arrêts nous font monter la pression mais à aucun moment nous ne pouvons voir la "sorcière des bois". Nous changeons alors de secteur. Jet file loin et marque l'arrêt au beau milieu d'une grande sapinière. Nous le rejoignons en même temps qu'Indiana, qui évoluait plus sur la gauche. Les chiens sont tendus... "fla fla fla"... Et encore “fla fla fla”... le premier pairon de la saison vient de prendre son envol ! Quel beau spectacle que de voir ces deux dames au long bec partir à quelques mètres des setters immobiles. Nous retrouverons une des deux bécasses un peu plus loin au bord d'une piste.
Mon prélèvement personnel journalier étant atteint, je ne charge même pas le fusil qui reste sur mon épaule. On termine notre tour et on décide de sauter de l'autre côté d'un chemin pour prospecter une autre zone. Jet s'arrête à quelques encablures de nous et se met à couler sur 10 mètres, 20 mètres... Il accélère, se fige, puis repart ainsi durant quelques instants. Arrêt ! En quelques enjambées nous arrivons sur lui. “Fla fla fla”... et je vous le donne en mille : “fla fla fla”... un autre pairon. Les belles nous laissent le temps d'apercevoir leur frêle silhouette et leur magnifique couleur mordorée. Quelle belle matinée ! Alex, elle aussi, est aux anges. Quel plaisir pour elle que de pouvoir arpenter les bois librement, et de suivre le travail des chiens l'appareil photo autour du cou.