TOUT CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA GRIVE

Tout ce que vous devez savoir sur la grive

Parlons d’abord biologie. Les grives font partie de la famille des muscicapidés, sous famille des turdidés. Le genre turdus comprend 67 espèces d’oiseaux et parmi celles-ci, seules 4 nous concernent, nous vous les présenterons un peu plus bas. Savez-vous pourquoi les grives migrent-elles et ce qui influence leur migration ?

Qu'est-ce que la migration des oiseaux ?

Parmi les oiseaux sédentaires, certaines espèces occupent un territoire et ne le quittent pas quelle que soit la période de l’année. D’autres au contraire occupent un territoire durant la période de reproduction et gagnent d’autres régions durant l’hivernage, ce sont les migrateurs.

Depuis l’époque de la dernière ère glaciaire, les oiseaux ont été contraints à migrer pour trouver des zones plus clémentes, tant au niveau du climat qu’au plan alimentaire. C’est pourquoi la zone méditerranéenne a été une bonne terre d’accueil.

Les différentes causes de la migration des oiseaux

1/ Le manque de ressources alimentaires

On comprend facilement que ce problème est lié à l’abaissement de la température. Les insectes se raréfient et les oiseaux sont amenés à aller chercher leur nourriture ailleurs ou même à modifier les proportions de certains éléments de leur régime alimentaire.

Les grives se sont donc adaptées en se nourrissant essentiellement d’insectes ou d’invertébrés l’été et optent pour des baies ou des fruits l’hiver.

2/ Le réchauffement climatique

Le réchauffement climatique additionné à la différence de pression entre l’anticyclone des Açores et la dépression d’Islande, jouent également sur la migration des oiseaux. Ce phénomène nous amène depuis une trentaine d’années, des vents d’ouest plus fréquents entraînant des hivers plus pluvieux et beaucoup plus doux. Ce qui a forcé des populations d’oiseaux migrateurs à retarder voire annuler toute migration.

Pour vous donner un exemple, l’indice de probabilité de migration des grives mauvis en France, il y a 30 ans était de 7/10 (sept ans sur dix), aujourd’hui il est de 2/10, autrement dit elles ne migrent chez nous que 2 années sur 10.

3/ Le vent

Le vent influe également sur la migration. Pour entreprendre un long voyage les oiseaux utilisent les vents de façon différentes. Les grives elles, sélectionnent l’altitude de vol pour laquelle le vent est le plus favorable. Des études radar ont confirmé qu’elles migraient avec une plus forte intensité en présence d’un vent arrière et par vent contraire ou latéral pour limiter la perte d’énergie et de temps. 

4/ L'influence de l'homme

La création de sources lumineuses intenses (phares, sites industriels…) peut être une aide indirecte au repérage lors du voyage migratoire, mais aussi un lieu de danger mortel pour les oiseaux.

La modification du paysage agricole joue également sur la migration, surtout si elle est liée à la disparition de sites nourriciers. Le problème c’est que même si les oiseaux ont une grande capacité d’adaptation, ils n’ont désormais plus le temps de s’adapter aussi rapidement, d’où des modifications sensibles de mouvements migratoires.

Les migrations de demain

Des études ont permis de déterminer une influence certaines des variations climatiques sur le phénomène migratoire des oiseaux. Le climat de l’Europe dépend en grande partie d’un indice appelé Oscillation Nord Atlantique. L’indice ONA mesure la différence ente l’anticyclone des Açores et la dépression d’Islande.

On a donc pu constater que si la dépression d’Islande est forte et l’anticyclone des Açores faible, on a généralement des hivers froids et secs en Europe et donc des chances de fortes migrations. A l’inverse, si la dépression d’Islande est faible et l’anticyclone des Açores fort on a des hivers doux et humides et donc de faibles migrations.

Depuis 2008 l’ONA a plutôt tendance à passer du positif au négatif ce qui est plutôt bon signe pour les futures migrations.

Carte

Les observations en 2018

D'après le site www.grives.net, de nombreuses grives ont été observées sur le mois de septembre 2018. Les grives musiciennes et draines ont été le plus fréquemment observées, plus de 13 000 pour la grive musicienne, et c'est normal puisque c'est la première à effectuer sa migration, et plus de 800 pour la grive draine.

En revanche, seulement 244 grives mauvis ont été observées et seulement une grive litorne répertoriée dans le massif central. Vous pouvez suivre ces observations en direct en cliquant sur le lien ci-dessous !

Les différentes espèces de grives

Grive

La grive musicienne

- IDENTIFICATION : calotte et manteau brun olivâtre, gorge et poitrine blanchâtres marquées de grivelures noires très prononcées. Dessous des ailes jaune clair.

- HABITAT : elle préfère les bois et sous-bois denses. Durant l'hiver, elle se situe à proximité de milieux plus ouverts comme les champs, les vignes ou les taillis car elle y trouve sa nourriture.

- CHANT : le plus connu le "tsic-tsic". Son cri d'alarme le "tac-tac-tac-tac".

- RÉPARTITION : elle est commune dans la plupart des pays d'Europe. Les plus nordiques sont migratrices, les autres son considérées comme résidentes voire partiellement migratrices.

- MIGRATION : la grive musicienne est la plus voyageuse. Elle est la première à effectuer sa migration postnuptiale, on peut commencer à l'observer dès la mi-septembre. Elle est également la plus tardive à regagner les aires de nidification.

Elle ne se déplace pas en grand groupe et voyage de nuit par temps clair. Son déplacement est essentiellement justifié par la recherche de nourriture, et il n'est pas rare de rencontrer un nombre important d'oiseaux dans une haie chargée de baies.

Lorsqu'elles stationnent dans une région, les grives musiciennes s'éveillent dès l'aube et se déplacent durant une heure environ à la recherche d'aire de gagnage où elles vont trouver leur nourriture. Le soir c'est peu de temps avant le coucher du soleil qu'elles regagnent leurs aires de repos dans les bois ou les grands taillis.

- COMPORTEMENT : la grive musicienne est prudente et donc assez méfiante, toujours à l'affût. Bien que venant relativement bien aux appeaux, au moindre bruit suspect ou fausse note, elle s'envolera.

Grive

La grive draine 

- IDENTIFICATION : c'est la plus grosse des grives. Dessus du corps brun à gris brun olivâtre, ventre blanchâtre tacheté de brun foncé. Dessous des ailes blanc.

- HABITAT : elle fréquente les vergers, les parcs ou les bois ouverts aux abords des prairies.

- CHANT : le cri habituel de la draine est le "trrré-trrré-trrré".

- RÉPARTITION : on distingue 3 sous-espèces de grives draine : la race Turdus viscivorus présente en Europe occidentale, la race Turdus viscivorus deicheri présente dans le nord de l'Afrique, en Corse et en Sardaigne, la race Turdus viscivorus bonapartei présente en Europe de l'Est jusqu'en Asie.

Elle a un comportement plus sédentaire voire semi-migrateur, seules les populations du nord et de l'est sont considérées comme migratrices.

- MIGRATION : la grive draine n'est donc pas une grande migratrice. La migration postnuptiale a lieu en France durant le début du mois d'octobre et se poursuit jusqu'en novembre. La migration prénuptiale s'étend de fin février à avril. Elle ne voyage pas de nuit. Ses déplacements se font en troupe ou en petites bandes.

- COMPORTEMENT : c'est la grive la plus sauvage. Elle est en permanence en observation de son environnement. Elle vit essentiellement dans les arbres et ne descend à terre que pour s'abreuver ou chercher des insectes.

Grive

La grive mauvis 

- IDENTIFICATION : c'est la plus petite des grives. On la distingue facilement grâce à son sourcil blanc très marqué, son demi-collier beige pâle et ses plumes rousses sous ses ailes.

- HABITAT : la grive mauvis fréquente les bois humides ou les boqueteaux dotés de grands arbres. On la voit aussi à proximité des champs. Elle se déplace souvent dans la journée et peu donc se rencontrer dans des lieux très différents.

- CHANT : cri composé d'un "tsiiii" très étiré surtout en vol. "Tchec" sec et bref lorsqu'elle est posée.

- RÉPARTITION : c'est essentiellement une migratrice. Seules quelques populations sont des migratrices partielles. Les populations du nord de la Russie et des États Baltes se déplacent vers le sud-ouest. On les retrouve notamment en Angleterre, au Portugal, en France et dans le sud de l'Italie. 

- MIGRATION : les oiseaux entament leur migration vers la mi-octobre et atteignent le Sud-Ouest de l'Europe en novembre. Cependant, si le froid fait son apparition plus tôt dans le nord de l'Europe. Ils peuvent commencer leur mouvement migratoire dès le début octobre. La migration prénuptiale se déroule de fin février à avril avec un pic en mars. La grive mauvis se déplace aussi bien la nuit que le jour.

- COMPORTEMENT : La grive mauvis a un instinct grégaire et vit souvent en colonies. Lorsqu'un vol se pose, il suffit qu'un oiseau s'envole pour que toute la troupe suive. Son vol est vif et rapide. C'est un oiseau méfiant qu'il est difficile d'approcher. Elle ne vient pas facilement au chilet surtout lorsqu'elle est en groupe.

Grive

La grive litorne

- IDENTIFICATION : après la grive draine, c'est la plus grosse des grives européennes. Sa calotte et son croupion sont gris bleu, le bas-ventre est blanc, poitrine et flancs jaunes marqués de taches noirâtres.

- HABITAT : en hiver, la grive litorne privilégie les lisières forestières, les prairies plantées d'arbres ou de buissons et les vergers. En été, elle se tient dans les forêts de sapins et de bouleaux.

- CHANT : "tcha-tcha-tcha-tcha" ou "tra-tra" entremêlé parfois d'un "mi" ou "mi-mi".

- RÉPARTITION : cette espèce occupe globalement les mêmes zones que la grive mauvis. On note cependant une plus forte implantation en Europe centrale, jusque dans les Alpes et le Massif central.

- MIGRATION : la grive litorne est très sociable, elle vit en colonies au sein de l'espèce mais aussi avec la grive mauvis. Les déplacements et recherches de nourriture s'effectuent en groupes. Les populations de l'Europe centrale et de l'Est ne migrent que lorsque le froid est intense et les prive de nourriture.

La migration postnuptiale est donc très fluctuante suivant les années et peut s'étaler de début novembre à janvier. La migration prénuptiale s'étale de fin février jusqu'à fin mars.

- COMPORTEMENT : les grives litornes voyagent en grandes bandes et souvent de jour comme la grive draine. Le principal motif de déplacement est la nourriture. C'est la dernière grive qui arrive chez nous en automne. Plus le temps est froid, plus les litornes abondent. Si la température s'adoucit, elles ont tendance à remonter vers les hauteurs.

Elles se tiennent habituellement à terre pour se nourrir. Elle répond bien au chilet et vient même si l'on imite le chant de la grive mauvis.




Bibliographie :

"L'odyssée de la grive", Jean-Paul FLORENTINO"

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